Je suis tombé amoureux de cette race de brebis, quasiment inexistante en France, rustique et agile, dont l'identité repose sur leurs têtes cornues, toujours uniques par leur coloration, et leurs toisons blanches, denses et laineuses.
Ces brebis des landes de bruyères de la province de Drenthe, aux Pays-Bas, constituent une part fascinante de l'histoire pastorale et agricole de cette région. Souvent associées à des races rustiques comme la Drents Heideschaap (mouton de la lande de Drenthe), elles ont joué un rôle crucial dans l'économie et l'écosystème locaux pendant des siècles.
1. Origine et caractéristiques de la race
La race Drents Heideschaap est considérée comme l'une des plus anciennes races ovines des Pays-Bas, introduite probablement il y a plus de 4000 ans. Ces moutons sont parfaitement adaptés aux conditions des landes pauvres et acides, où les cultures agricoles conventionnelles sont difficiles. Ils sont reconnus pour :
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Leur petite taille.
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Leur toison dense et laineuse.
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Leur rusticité, capable de survivre dans des environnements peu productifs.
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Une capacité à se nourrir de végétation sauvage, contribuant à l'entretien naturel des landes.
2. Rôle dans l’écosystème
Les brebis des landes ont aidé à préserver les paysages de bruyères typiques de Drenthe. Elles broutent les plantes ligneuses et empêchent la succession écologique qui transformerait les landes en forêts. Grâce à leur pâturage, ces moutons favorisent :
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La biodiversité des landes.
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La préservation des espèces végétales et animales spécifiques à cet habitat.
3. Utilisation traditionnelle
Dans les sociétés agricoles de Drenthe, ces moutons avaient une double fonction :
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Production de fumier : Les brebis étaient gardées dans des étables la nuit, et leur fumier mélangé à de la bruyère servait d'engrais pour les terres arables.
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Production de laine et de viande : La laine était utilisée pour des vêtements et des tapisseries, bien que de qualité moyenne, tandis que la viande était une ressource précieuse.
4. Déclin et sauvegarde
Au XIXe siècle, avec l'introduction de races plus productives et les changements dans l'agriculture (comme l'usage des engrais chimiques), les troupeaux de brebis des landes ont diminué drastiquement. Les landes elles-mêmes ont été en partie transformées en terres agricoles ou reboisées.
Cependant, au XXe siècle, des efforts ont été entrepris pour préserver ces moutons rustiques, notamment en tant que symboles culturels et écologiques. Aujourd'hui, la Drents Heideschaap est protégée et souvent utilisée dans des projets de gestion écologique des paysages.
5. Un héritage vivant
Ces brebis sont toujours présentes dans la région et témoignent de l’interaction durable entre l’homme et la nature. Elles représentent également une part importante du patrimoine rural néerlandais, offrant aux visiteurs un aperçu des pratiques agricoles traditionnelles et des paysages préservés de Drenthe.